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Solaire CIGS : “Le rendement des cellules au silicium enfin égalé”

Solaire CIGS : Des scientifiques de l’Empa** ont développé des cellules solaires à couche mince sur des feuilles de plastique flexible dont le taux de conversion du rayonnement solaire en électricité atteint la nouvelle valeur record de 20,4 %.

Ces cellules solaires, basées sur la technologie des semi-conducteurs CIGS (diséléniure de cuivre-indium-gallium), possèdent un potentiel énorme pour la production à bas prix d’électricité photovoltaïque. La prochaine étape est le transfert vers l’industrie pour une production à grande échelle visant diverses applications.

Un nouveau processus permet de réaliser des cellules solaires CIGS flexibles à haut rendement sur des feuilles de polyimide (polymères colorés).

Pour produire de l’électricité solaire à bon marché les scientifiques et les ingénieurs s’efforcent depuis longtemps de développer des cellules solaires peu coûteuses qui aient à la fois un haut rendement et soient simples à produire en grande quantité. Une équipe de l’Empa sous la direction du Prof. Ayodhya N. Tiwari a effectué une nouvelle percée dans cette direction. Ces chercheurs sont parvenus à considérablement augmenter le taux de conversion du rayonnement solaire en électricité des cellules solaires à couche mince CIGS sur feuilles de plastique flexible pour atteindre un nouveau record avec 20,4 %– une amélioration importante par rapport à l’ancien record de 18,7 % que la même équipe avait établi en mai 2011.

Cette équipe de recherche autour du Prof. Tiwari étudie et développe depuis longtemps déjà diverses technologies des couches minces. Au cours des années, depuis son premier record mondial de 12.8 % en 1999, ce laboratoire et parvenu à améliorer successivement le taux de conversion, ou rendement, des cellules solaires CIGS flexibles à 14.1 % (2005), 17.6 % (2010) et 18.7 % (2011).

Le rendement des cellules au silicium enfin égalé

Cette équipe de chercheurs est parvenue à optimiser encore davantage les propriétés de la couche CIGS absorbant la lumière, optimisation d’autant plus réussie que la couche est déposée à une température relativement basse. Le rendement de cette cellule solaire, vérifié par le Fraunhofer-Institut für Solare Energiesysteme (ISE) à Fribourg-en-Brisgau, dépasse même la valeur record des cellules solaires CIGS sur verre qui est de 20,3 %. Mieux encore : ce rendement correspond aux rendements les plus élevés atteints avec les cellules solaires au silicium polycristallin. “Nous avons enfin réussi àégaler les rendements des cellules solaires au silicium polycristallin et des cellules solaires à couche mince CIGS sur verre” a indiqué Tiwari.

Les modules solaires flexibles à couche mince à haut rendement sont particulièrement adaptés pour de nombreuses applications, par exemple pour les grands parcs solaires, sur les toitures ou les façades des bâtiments ou encore sur les appareils électroniques portables. Ils peuvent être produits à l’aide de procédés de déposition sur rouleaux (« roll-to-roll ») qui permettent des économies de coût supplémentaires par rapport à la technologie du silicium. Ils permettraient d’abaisser le coût du photovoltaïque dans un avenir proche.

La longue série de records de rendement des cellules solaires CIGS flexibles obtenus à l’Empa montre que le rendement des cellules solaires à couche mince peut tout à fait rivaliser avec celui des cellules au silicium polycristallin. Le moment est ainsi venu de passer à l’échelle supérieure avec un partenaire industriel pour des applications techniques et pour que nous puissions aussi produire des modules de grande surface” a expliqué le directeur de l’Empa, Gian-Luca Bona.

Pour y parvenir, l’Empa collabore avec la firme Flisom, une jeune entreprise qui se consacre à l’industrialisation de la production des cellules solaires CIGS flexibles.

Ces travaux de recherche bénéficient depuis des années du soutien du Fonds national suisse (FNS), de la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI), de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) ainsi que des programmes cadres de l’UE.

** Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche

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Québec : EDF EN Canada met en service 300 MW de projets éoliens

Québec : EDF EN Canada met en service 300 MW de projets éoliensEDF EN Canada, une filiale d’EDF Energies Nouvelles, a annoncé lundi la mise en service commerciale du projet éolien de Massif du Sud (150 MW), ainsi que la première phase du projet de Lac Alfred (150 MW) tous deux situés au Québec.

Le projet Lac Alfred Phase 1 est situé dans les municipalités de Saint-Cléophas, Sainte-Irène, Saint-Zénon-du-Lac-Humqui et dans le territoire non organisé Lac-Alfred dans la MRC de La Matapédia, ainsi que dans la municipalité de La Rédemption et dans le territoire non organisé Lac-à-la-Croix dans la MRC de La Mitis.

Massif du Sud se trouve dans les municipalités de Saint-Luc-de-Bellechasse et Saint-Magloire dans la Municipalité Régionale de Comté (MRC) des Etchemins et dans les municipalités de Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland et Saint-Philémon dans la MRC de Bellechasse.

Chaque projet regroupe 75 éoliennes (x 2 MW) fabriquées par REpower. Les pales, les tours et les convertisseurs ont été fabriqués au Québec.

Avec un investissement combiné (Massif du Sud et Lac Alfred Phase 1) qui approche les 700 millions de dollars, les projets ensemble ont créé plus de 600 emplois pendant la période de travaux et créeront entre 20 et 30 emplois permanents pour l’opération et la maintenance. Enbridge est actionnaire à hauteur de 50% dans les projets Massif du Sud et Lac Alfred.

EDF Renewable Services Canada fournira les services d’opération et maintenance pour la durée des projets alors qu’Hydro-Québec Distribution achètera l’électricité dans le cadre d’un accord d’achat d’électricité pendant 20 ans.

Massif du Sud et Lac Alfred représentent 2 des 7 projets éoliens attribués à la société en 2008 et 2010 via deux appels d’offres de Hydro-Québec Distribution. D’ici la fin de l’année 2015, EDF EN Canada aura développé et construit un total de 1003,2 MW dans la province de Québec.

Québec : EDF EN Canada met en service 300 MW de projets éoliens

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« L’accueil et le soutien des communautés, des municipalités et du parc régional du Massif du Sud ont fortement contribué au succès de ces projets éoliens. Nous sommes fiers aujourd’hui d’annoncer la mise en service et de débuter la livraison d’énergie électrique produite au Québec, » a commenté Al Kurzenhauser, Chef de l’exploitation d’EDF EN Canada. «Mener Massif du Sud et Lac Alfred Phase 1 à terme est le résultat d’efforts exceptionnels de la part de REpower, CER, Boréa et de notre équipe de construction qui ont travaillé ensemble pour surmonter les défis de chantiers complexes, en particulier en raison des conditions météorologiques défavorables. L’équipe entière a travaillé avec une grande diligence professionnelle, en gardant toujours comme priorité la sécurité et le respect de l’environnement. »

Alex Couture, Directeur du Développement de Projets pour EDF EN Canada a ajouté : « Tout au long du contrat de 20 ans avec Hydro-Québec Distribution, les municipalités d’accueil de ces projets recevront une contribution annuelle combinée de plus de 600.000 $. La Corporation d’aménagement du parc régional du Massif du Sud (CAMDS) recevra également une contribution annuelle d’environ 75 000 $. »

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Masdar : projet de dessalement associé aux énergies renouvelables

Masdar : projet de dessalement associé aux énergies renouvelablesLa société Masdar (Abu Dhabi) a lancé un projet pilote pour examiner et développer des technologies avancées de dessalement d’eau de mer, économe en énergie et spécialement conçues pour être alimentées par du renouvelable.

L’objectif à long terme est de réaliser une installation de dessalement dans les Émirats Arabes Unis, àéchelle industrielle, d’ici l’année 2020.

L’accès à l’eau potable est l’un des problèmes les plus contraignants dans le monde, en particulier dans la région du Golfe où la production de l’eau est un processus coûteux et a fort intensitéénergétique” a expliqué le Dr. Sultan Ahmed Al Jaber (photo), directeur général de la société Masdar.

Avec la croissance de l’économie et de la population des Émirats Arabes Unis, il s’avère crucial d’identifier une solution de dessalement durable pour répondre à nos besoins en eau à long terme“, a t-il ajouté. “Le lien entre les technologies de dessalement et les énergies renouvelables permet de nous enrichir de nos propres ressources abondantes, comme l’énergie solaire“.

Il a également souligné le point suivant : “dans le but d’accélérer les nouvelles énergies et le développement durable, Masdar entend prendre des mesures importantes pour s’attaquer directement à ce problème. Ce programme représente la première étape cruciale dans la recherche de technologies durables qui mèneront à la sécurité en eau pour les générations futures“.

En collaboration avec des partenaires et des investisseurs technologiques, ce projet basé dans les Émirats Arabes Unis comprend 3 sites tests et sera exploité pour 3 ans et demi. En associant des technologies de dessalement économe en énergie à des énergies renouvelables, le programme vise à réduire de manière significative la consommation d’énergie. Il permettra également de combler le fossé entre les technologies prometteuses de dessalement, qui sont en cours de développement dans les universités et les centres de recherche dans le monde entier, et les applications industrielles à grande échelle.

Le Golfe qui constitue l’une des régions les plus arides sur notre planète, avec des ressources limitées en eau, représente près de 50% de l’eau dessalée dans le monde. Dans les Émirats Arabes Unis, le dessalement de l’eau de mer sollicite environ 10 fois plus d’énergie que de la production d’eau froide en surface. Il est prévu que ses coûts augmentent de 300%.

Toujours selon le Dr Al Jaber, “il s’agit d’un défi collectif qui nécessite un effort de coopération à la fois des secteurs publics et privés. Grâce à l’innovation et de la collaboration étroite des entreprises partenaires, nous nous attendons à de réelles opportunités pour mettre sur le marché la prochaine génération des technologies de dessalement durables“.

Le programme pilote de dessalement a été annoncé lors du Sommet International de l’Eau.

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Les français sont très favorables aux énergies renouvelables

Alors que débute le débat sur la transition énergétique, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), a demandé à l’Institut IPSOS de réaliser un sondage sur les Français et les énergies renouvelables.



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Eolien en mer : la construction des usines de Saint-Nazaire est lancée

Eolien en mer : la construction des usines de Saint-Nazaire est lancéeLes travaux de construction des deux premières usines de turbines éoliennes offshore d’Alstom dont la mise en service est prévue courant 2014 ont été lancés, lundi, en présence entre autres** du PDG d’Alstom (Patrick Kron), ainsi que du 1er Ministre, Jean-Marc Ayrault, à Saint-Nazaire.

Alstom est en effet le fournisseur exclusif du consortium mené par EDF EN dans le cadre du premier appel d’offres français sur l’éolien offshore. A terme, la nouvelle filière industrielle française devrait créer près de 7.000 emplois.

Faire émerger une nouvelle filière industrielle

Les usines de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, seront entièrement dédiées à l’assemblage des nacelles et à la fabrication des alternateurs de l’éolienne offshore Haliade 150 d’une puissance de 6 MW. Les deux bâtiments industriels se jouxteront et occuperont une surface totale d’environ 2.5 hectares sur un terrain de près de 14 hectares situéà Montoir-de-Bretagne, dans la zone portuaire de Saint-Nazaire. Ils seront dimensionnés pour atteindre la capacité de production de 100 machines par an. En 2014, ces usines remplaceront l’atelier temporaire de Saint-Nazaire dans lequel Alstom produit déjà actuellement les préséries de l’Haliade 150. Dès 2015, deux autres usines implantées à Cherbourg, dans la Manche, destinées à la fabrication des pales et des mâts, viendront compléter le dispositif industriel.

Alstom livrera àEDF EN les 240 éoliennes Haliade 150 qui équiperont, à partir de 2016, les champs de Courseulles-sur-mer, Fécamp et Saint-Nazaire. Le groupe, qui n’avait pas ouvert d’usine sur le territoire national depuis plus de 30 ans, s’est engagéà créer environ 1.000 emplois directs en France dans la filière des énergies marines renouvelables. Le plan industriel d’Alstom devrait générer également environ 4.000 emplois indirects chez ses fournisseurs et sous-traitants. L’activité du consortium assurera par ailleurs 2.000 emplois supplémentaires, essentiellement pour l’installation, les fondations et la maintenance des parcs éoliens.

Eolien en mer : la construction des usines de Saint-Nazaire est lancée

D’après Alstom, les usines de Saint-Nazaire et de Cherbourg emploieront respectivement environ 300 et 500 personnes. Les ouvriers qualifiés des métiers de l’électromécanique et de la manutention représenteront un peu plus de 60% de l’effectif total. 15 à 20% d’ingénieurs seront recrutés pour remplir des fonctions classiques de méthodes de production, de suivi de la qualité ou de logistique. Dans un premier temps, les personnels employés dans l’atelier temporaire de St-Nazaire seront transférés à Montoir. Les recrutements se feront progressivement dans un deuxième temps, entre 2014 et 2018 avec une montée en puissance à partir de 2016. Enfin, un centre d’ingénierie spécialisé dans les énergies marines renouvelables, pour lequel les premiers recrutements sont en cours, verra le jour dans le pôle métropolitain de Nantes-Saint-Nazaire. Il emploiera plus de 200 personnes dont 80% d’ingénieurs.

Eolien en mer : la construction des usines de Saint-Nazaire est lancée

Le développement d’un réseau de fournisseurs locaux est essentiel pour Alstom qui sous-traitera une part considérable des volumes produits. Dans ce but, le groupe a rencontré plus de 500 entreprises depuis 2011 afin de jouer pleinement son rôle dans une réelle dynamique économique locale. Fin 2012, trois « journées fournisseurs» ont été organisées en collaboration avec les chambres de commerce et d’industrie régionales de Basse et Haute Normandie et des Pays de la Loire. Elles ont rassemblé chacune entre 150 et 300 PME. Les premiers contrats avec les fournisseurs de composants ou de services destinés aux nouvelles usines pourront être signés dès 2014, en s’appuyant notamment dans la région nazairienne sur le réseau Neopolia.

Ces nouvelles usines marquent les premières étapes nécessaires pour concrétiser la création d’une filière industrielle française d’excellence dans le domaine des énergies marines renouvelables, qui répondra aux besoins du marché national et européen“, a déclaré Patrick Kron, Président Directeur Général d’Alstom

Investir dans le développement des énergies marines renouvelables

Les pouvoirs publics participent au développement industriel des énergies marines renouvelables à travers notamment un soutien des collectivités territoriales.

La convention de partenariat signée entre Alstom, le conseil régional des Pays de la Loire, le pôle métropolitain de Nantes-Saint-Nazaire et la CARENE (Communauté d’Agglomération de Saint-Nazaire) porte sur une feuille de route partagée dans les domaines du développement industriel et de la recherche et développement, de l’intégration du groupe Alstom dans l’écosystème régional d’innovation, de recherche et de formation et de la responsabilité sociale territoriale.

Par ailleurs, trois des 4 usines d’éoliennes offshore ont fait l’objet d’un financement sous forme de prise de participation, dans le cadre des actions du Programme d’Investissements d’Avenir gérés par l’ADEME pour le compte de l’État, avec comme objectif le développement d’un outil industriel compétitif dédiéà la production de composants d’éoliennes offshore et à l’assemblage de ces éoliennes.

L’Haliade 150 bientôt installée en mer du Nord pour des tests en conditions réelles

La première Haliade 150 installée sur le site du Carnet, situé dans les Pays de la Loire, vient d’entamer sa dernière phase de tests avant certification. Elle fonctionne à sa puissance nominale de 6 MW dès que le vent le permet. Les données collectées à terre serviront à vérifier la performance et la qualité de puissance de l’énergie produite en fonction des vents. L’électricité générée est renvoyée sur le réseau local pour alimenter les communes avoisinantes.

La deuxième éolienne dont la fabrication vient de s’achever dans l’atelier temporaire de St-Nazaire, rejoindra dans les prochains jours le port d’Ostende, en Belgique, pour être installée et testée dans les conditions réelles de l’environnement marin. Elle sera implantée au sein du parc éolien Belwind qui compte 55 éoliennes. Alstom et le développeur belge Belwind ont signé un accord de coopération pour l’installation, le raccordement au réseau, l’exploitation et la maintenance d’une éolienne Haliade 150.


** La cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de l’Economie et des finances, Pierre Moscovici, du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, de la ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, Delphine Batho, du ministre délégué chargé des Transports, de la mer et de la pêche, Frédéric Cuvillier, du Président de la Région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, du Directeur exécutif de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), François Moisan et du Commissaire Général à l’Investissement, Louis Gallois.

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L’énergie renouvelable deviendra la principale source d’énergie mondiale

Le développement massif des énergies renouvelables est un choix aux multiples bénéfices. C’est ce que déclarent La Fondation Nicolas Hulot et le CLER, Réseau pour la transition énergétique, à l’occasion du déplacement de François Hollande à Abu Dhabi pour le World Future Energy Summit ce 15 janvier 2013.



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“Les professionnels de l’éolien respirent enfin !”

Jean Desessard, Sénateur de Paris et membre du groupe écologiste a interpellé la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie lors des questions au Sénat le 17 janvier 2013 sur la notification à la Commission européenne du tarif d’achat de l’électricitééolienne.

Le 15 mai dernier, le Conseil d’État a rendu sa décision sur le recours du collectif anti-éolien « Vent de Colère » demandant l’annulation de l’arrêté tarifaire de novembre 2008 relatif au tarif d’achat de l’électricité d’origine éolienne. Il a choisi de ne pas statuer et de renvoyer cette question à la Cour de justice de l’Union européenne, qui doit rendre une décision à la fin de 2013.” a indiqué Jean Desessard.

Et d’ajouter : “Cette situation crée de l’incertitude, ce que les professionnels du secteur n’apprécient guère : ils souhaitent en effet connaître le tarif d’achat des prochaines années pour pouvoir calculer leurs investissements, et cette incertitude dans laquelle ils se trouvent se traduit par de l’inertie de leur part (…) Ne serait-il pas possible, madame la ministre, de déposer une nouvelle demande auprès des instances européennes ? L’Europe étant favorable aux énergies renouvelables, les tarifs d’achat seraient ainsi sécurisés, ce qui permettrait aux professionnels d’investir. Aujourd’hui, les banques comme les professionnels sont en attente. Nous nous faisons l’écho de la Fédération de l’énergie éolienne, qui regroupe 90% des professionnels de l’éolien et qui espère une sécurisation des tarifs d’achat.

Madame la ministre, vous le savez, l’éolien est une énergie renouvelable, non polluante, produite en France – elle ne peut être importée – et susceptible de créer un secteur professionnel.”

Aussi, madame la ministre, peut-on saisir la Commission européenne afin de mettre fin à l’incertitude ?

La réponse intégrale de Delphine Batho a été la suivante :

Monsieur le sénateur, il n’y a pas d’incertitude à entretenir sur les perspectives de développement de l’éolien terrestre en France, je tiens à le rappeler. Nous avons pris des engagements à l’échelle européenne et l’énergie éolienne terrestre est particulièrement compétitive parmi les énergies renouvelables.

Et d’ajouter : “Les schémas régionaux éoliens (SRE), ayant été adoptés, il existe des perspectives d’implantation crédibles. Le Gouvernement est par ailleurs en train de prendre des mesures législatives afin, notamment, d’en finir avec un empilement de mesures qui ont été sources de contentieux avec le dispositif des ZDE – zones de développement éolien –, alors que la procédure des ICPE – installations classées pour la protection de l’environnement – permet de s’assurer qu’il y a une étude d’impact, et une enquête publique, que les concertations locales ont donc été menées avant toute implantation de projets éoliens.

Nous sommes ainsi sur une trajectoire qui doit permettre de donner confiance non seulement aux entreprises mais également à ceux qui les financent, en particulier au secteur bancaire. Je tiens à préciser que le contentieux que vous évoquiez concerne toutes les énergies renouvelables et pas seulement l’énergie éolienne puisqu’il porte sur l’ensemble des systèmes d’obligation et de tarif de rachat.”

Le Gouvernement français garantira la sécurité juridique des systèmes de tarifs de rachat de l’ensemble des énergies renouvelables. Nous sommes en train de déterminer les modalités dans lesquelles nous garantirons cette sécurité juridique, en fonction des discussions que nous avons avec la Commission européenne et nos partenaires européens. C’est ce qui explique la prudence de mon expression. Néanmoins, je veux être particulièrement claire, rassurante et ferme sur le fait que la sécurité de nos dispositions sera garantie.”

Réaction de France Energie Eolienne (FEE)

FEE s’est félicitée de la déclaration de la Ministre lors des questions au Sénat, précisant que le gouvernement engageait les discussions avec la Commission européenne à propos de l’arrêté tarifaire éolien.

De plus, l’Assemblée nationale a examiné en deuxième lecture les 17 et 18 janvier la proposition de loi concernant la tarification progressive de l’énergie et les mesures d’urgence pour l’éolien. Ce texte comprend plusieurs dispositions de simplificationessentielles portées par le gouvernement pour relancer la filière éolienne. Ces mesures chahutées au Sénat en première lecture ont été confirmées par l’Assemblée nationale.

Les mesures d’urgence sur l’éolien :

La suppression des ZDE : le soutien à l’éolien n’est plus subordonnéà l’implantation dans des zones de développement de l’éolien (ZDE). Celles-ci étaient en effet devenues redondantes par rapport aux schémas régionaux éoliens adoptés depuis quelques mois.

La suppression du plancher de 5 éoliennes minimum par parc : l’obligation de constituer des parcs d’au moins 5 machines disparaitrait également. Cela permettra notamment de relancer l’éolien dans l’Ouest et de permettre l’investissement citoyen dans des parcs à taille humaine.

Le raccordement des parcs offshore et l’implantation dans les départements d’Outre-mer, actuellement interdits par une loi sur les zones littorales, redeviendraient possibles.

La proposition de loi doit passer en février en deuxième lecture au Sénat. Nicolas Wolff, Président de FEE, déclare «La transition énergétique commence avec ces mesures, qui soutiennent cette source compétitive d’énergie renouvelable. Sa part de CSPE ne représente que 4€ par ménage et par an. L’éolien promet d’être la clé essentielle de la transition énergétique. »

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Nouveau record pour la technologie solaire organique : 12%

Nouveau record pour la technologie solaire organique : 12%La compagnie Heliatek, un spécialiste allemand du solaire, a annoncé la semaine dernière avoir établi un nouveau record de conversion pour des cellules solaires organiques de l’ordre de 12%.

Ce record mondial, réalisé en coopération avec les Universités allemandes d’Ulm et TU de Dresde, a été mesurée par l’organisme d’accréditation des installations d’essais (SGS). La campagne de mesures a également validé les performances élevées des cellules photovoltaïques organiques (OPV) par rapport aux technologies traditionnelles avec une lumière faible et à des températures élevées.

Le taux de conversion de 12% obtenu sur une taille standard de 1,1 cm2, combine en réalité deux matériaux absorbants – brevetés – qui convertissent la lumière sur différentes longueurs d’onde. En effet, l’utilisation de deux matériaux absorbants différents génère une plus forte récupération de photons et améliore considérablement la récupération énergétique à travers un plus haut signal de phototension.

Grâce à un comportement unique des OPV à des températures élevées et dans des conditions à faible luminosité, cette efficacité de 12% reste comparable à celle des 14% ou 15% obtenue dans les technologies d’énergie solaire traditionnelle telles que le silicium cristallin et le photovoltaïque en couches minces. Considérant que ces technologies perdent de leur efficacité de manière significative avec une hausse des températures et une diminution de l’irradiation solaire, les cellules organiques augmentent leur efficacité dans ces conditions menant à une récupération d’énergie beaucoup plus élevée dans des environnements réels.

Nous sommes fiers de mener l’industrie OPV vers cette réalisation historique. Nos progrès constant nous conforte dans notre volonté d’atteindre une efficacité de 15%, d’ici 2015 et de transférer progressivement ce taux sur nos lignes de production (Heliatek), roll-to-roll (impression par des rotatives). Nous fabriquons des films solaires et non des panneaux solaires. Nos clients se trouvent dans l’industrie des matériaux de construction, de l’automobile et des structures légères. Les ombrières et le mobilier urbain par exemples intègrent ces films solaires en tant que composants récupérateurs d’énergie dans le but d’augmenter leurs fonctionnalités“, a commenté Thibaud Le Séguillon, un français, Directeur général d’Heliatek.

Nouveau record pour la technologie solaire organique : 12%

Atteindre un taux d’efficacité OPV, sans précédent, de 12% est une validation claire des choix d’Heliatek de ne pas se concentrer sur des polymères imprimés mais d’aller vers des oligomères déposés sous vide. Cette technologie a été utilisée avec succès pour les écrans OLED au cours de la dernière décennie. Le dépôt sous vide permet de concevoir des couches homogènes extrêmement minces, jusqu’à 5 nanomètres (nm) – seulement 1/10000 d’un cheveu humain ou deux fois la taille d’un brin d’ADN humain. Avec ce procédé de film ultra-mince, nous sommes en mesure de déposer un grand nombre de couches sur le dessus de chaque cellule en tandem, voire en triple jonctions, afin d’absorber un plus large spectre de la lumière” a ajouté le professeur Martin Pfeiffer, co-fondateur d’Heliatek.

Ce nouveau record mondial d’efficacité pour des matériaux semiconducteurs organiques améliore le précédent réaliséégalement par Heliatek, il y a seulement 9 mois, avec un taux de 10,7%.

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Énergie éolienne en mer : EnBW Baltic 2 trouve 500 millions d’euros

Énergie éolienne en mer : EnBW Baltic 2 trouve 500 millions d'eurosLe plus grand parc éolien marin jamais construit dans les eaux territoriales allemandes de la Baltique vient de trouver un nouveau financement, sous la forme d’un prêt de 500 millions d’euros, accordé par la Banque européenne d’investissement (BEI).

EnBW Baltic 2 représente un défi avant tout du point de vue de son implantation et de son envergure.

Les 80 éoliennes (modèle 3,6 MW Siemens) seront érigées sur une superficie de 27 km2, à 32 km au nord de l’île de Rügen. À cet endroit, la mer peut atteindre 44 m de profondeur, ce qui rend nécessaire le recours à des structures de fondations particulières, dites «jackets ».

D’une puissance de 288 MW, EnBW Baltic 2 produira chaque année 1,2 milliard de kWh. Aussi le parc pourra-t-il alimenter quelque 340.000 foyers chaque année, avec à la clé des économies d’émissions de dioxyde de carbone d’environ 900 000 tonnes.

Ce projet sera mis en œuvre par EnBW Erneuerbare Energien GmbH.

L’exploitant du projet est EnBW Baltic 2, une société de projet créée à cette fin. Pour EnBW, EnBW Baltic 2 est déjà le deuxième parc éolien marin construit dans les eaux allemandes de la mer Baltique. Le producteur d’énergie exploite aussi le parc éolien marin EnBW Baltic 1, implanté plus au sud. Toutefois, de par son envergure et son rendement, EnBW Baltic 2 laisse son prédécesseur loin derrière ; il comporte 4 fois plus de turbines et produit 6 fois plus d’électricité. Les turbines devraient entrer en exploitation en 2014.

Énergie éolienne en mer : EnBW Baltic 2 trouve 500 millions d'euros

Pour pouvoir mener à bien ses objectifs ambitieux, l’Allemagne a besoin de projets exigeants. À cet égard, EnBW Baltic 2 établit la norme. Il aura valeur d’exemple pour les futurs projets de cette ampleur. Le financement qui vient d’être accordé permettra de mettre en œuvre rapidement ce projet d’envergure et contribuera de manière décisive au succès du tournant énergétique” a précisé Wilhelm Molterer, vice-président de la BEI.

L’engagement de la BEI à l’appui d’un projet comme EnBW Baltic 2 concourt de façon essentielle à la mise en œuvre du tournant énergétique. La participation de la BEI constitue un élément déterminant du montage et du financement de ces projets. Nous nous réjouissons de poser des bases financières solides pour ce projet grâce à la signature du contrat avec la BEI” a souligné pour sa part Thomas Kusterer, directeur financier d’EnBW Energie Baden-Württemberg AG.

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Edito : le photovoltaïque Allemand : un soleil… brûlant (UFE)

Edito : le photovoltaïque Allemand : un soleil… brûlant (UFE)Dans son dernier Edito, L’Union Française de l’Electricité (UFE) a observé le fonctionnement du système de financement du photovoltaïque dans d’autres pays européens : “A ce titre, l’exemple énergétique allemand est édifiant.”

Très discrètement, entre le 1er janvier 2012 et le 1er janvier 2013, l’équivalent allemand de la CSPE (EEG) a enregistré une hausse de 47 % !

La cause de cette augmentation pour le moins considérable se trouve dans le déploiement à un rythme extrêmement soutenu du photovoltaïque (PV) dans la droite ligne des décisions prises par le gouvernement allemand en matière de stratégie énergétique. Au-delà de l’impact sur l’ensemble du système électrique outre-rhin, les consommateurs allemands n’ont pas fini de voir leur facture augmenter.”

En effet, le gouvernement allemand a prévu un système de subventionnement au PV qui ne s’arrêtera qu’après avoir atteint 52 GW. De fait, cette technologie connaît un développement de plus en plus massif en Allemagne. Comme au 1er janvier 2013, la puissance installée était de 32,4 GW, il reste donc encore près de 20 GW à construire et donc à subventionner. [1]

Des factures qui s’envolent

Mais la facture électrique, elle, est déjà au rendez-vous. avec 53 € par MWh, contre 36 € il y a un an. Soit, pour la consommation moyenne d’un ménage, un impact annuel de 185 € (en hausse de 60 € par rapport à 2012), la facture électrique totale moyenne des ménages allemands s’élevant, désormais, à 1000 € [2]. Et encore ceux-ci peuvent-ils s’estimer heureux que le niveau de subvention du PV en Allemagne ait été diminué de 50 % par rapport au dispositif initial. La ponction annuelle sur les revenus des ménages allemands s’élève ainsi à 7,5 Mds €. Pour financer la totalité du parc PV cible (quasi équivalent à la puissance installée au parc nucléaire français), les ménages allemands verront donc, très probablement, leur facture augmenter encore d’environ 25 à 30 € / MWh d’ici 2015, le prix de détail devant alors dépasser les 300 €.”

Des conséquences au-delà de l’Allemagne

Malgré son impact financièrement exorbitant, le Gouvernement allemand maintient fermement le cap sur le développement du solaire. Avec des conséquences au-delà de l’Allemagne seule. Tout d’abord le fardeau financier implique une forte adhésion de la population à l’objectif « environnemental » sous-tendu par le dispositif.

Ensuite, comme la disponibilité du PV est globalement faible (12 % en moyenne), ceci va aboutir, d’ici 2020, à doter l’Allemagne d’une capacité installée beaucoup plus importante que celle de la France, soit 220 GW contre 145, et ceci pour une production finale relativement proche. Malgré un tel effort, le parc électrique allemand va continuer, pendant encore de nombreuses années, àémettre entre 500 et 600 gr de CO2 par KWh produit, soit 7 fois plus que le parc électrique français.[3] En été, le système électrique allemand va disposer d’une capacité très importante de déséquilibre des marchés en pouvant proposer des volumes très importants à l’export et ceci à« vil » prix, puisque largement subventionné.

Enfin, à partir de 2015, ce qui reste de l’industrie du PV en Allemagne[4] sera obligé de s’engager totalement à l’export et deviendra donc un concurrent redoutable pour une filière française en émergence si celle-ci ne s’est pas engagée, d’ici-là, dans des technologies nettement plus sophistiquées.

Qui va payer ?

Mais, in fine, la question-clé demeure : qui assumera le financement de telles capacités de photovoltaïque ? Ainsi, l’Espagne, qui s’était engagée sur la même voie que l’Allemagne, se retrouve aujourd’hui dans l’impossibilité de faire payer aux clients finaux le prix de cette politique.

Ceci a généré une grand partie de la titrisation de près de 40 Mds € de recettes non perçues par les électriciens. La France, qui est pourtant bien loin d’un niveau d’engagement identique[5], laisse déjàà la charge d’EDF près de 7 Mds € de CSPE non refacturée, et le niveau d’une CSPE à 13 €, qui serait à la charge intégrale du consommateur, est jugé insupportable.”

A méditer à l’heure où la France s’engage elle aussi dans une transition énergétique qu’il convient de réussir collectivement non seulement aujourd’hui mais, surtout, pour les générations à venir.”

[1] Au rythme actuel, les 52 GW devraient être installés d’ici fin 2015
[2] Contre 600 € pour un ménage français
[3] Du fait de la substitution du nucléaire par les centrales au lignite. Rappelons que l’Allemagne brûle, par an, 180 Mt de lignite et 120 Mt de charbon.
[4] Face à la concurrence asiatique, et malgré l’ampleur du marché national, de nombreux équipementiers allemands ont fait faillite, ou, à l’instar de Siemens ou de Bosch, se sont totalement retirés du marché.
[5] La capacité de PV installée en France, début 2013, n’est que de 2,2 GW.

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